L’importance accordée aux menstruations varie énormément entre les différentes cultures et les divers groupes religieux. Pour les membres de la nation Cherokee par exemple, les femmes menstruées sont considérées comme des personnes puissantes et sacrées. Toutefois, cette opinion positive fait exception car dans de nombreuses régions du monde, les menstruations sont jugées sales, impures ou tabou. En fait, il n’y a pas si longtemps, les femmes n’allaient pas à l’école ni au travail et restaient à la maison lorsqu’elles étaient « indisposées ». De nos jours, les femmes brahmanes (caste hindoue) sont isolées lorsqu’elles sont menstruées et ne participent pas aux activités domestiques normales. Après la fin de leur période menstruelle, des femmes de diverses confessions juives doivent prendre un bain rituel, appelé mikvé, avant de reprendre leurs activités sexuelles. Selon de nombreuses pratiques religieuses ou culturelles, les femmes menstruées ne peuvent prendre part à des cérémonies religieuses ni à des rapprochements intimes.
Ces exemples représentent des perceptions extrêmes des menstruations; il n’en reste pas moins que ces dernières demeurent un sujet tabou dans certaines cultures, y compris la nôtre. Les jugements négatifs portés sur le processus normal et sain des menstruations s’améliorent tranquillement.
L’accès aux produits d’hygiène féminine et à l’éducation sur les menstruations varie considérablement d’un endroit à l’autre sur la planète. Les pays développés offrent généralement une vaste gamme de produits d’hygiène féminine comme les tampons, les serviettes hygiéniques, les coupes menstruelles et les protège-dessous. Dans d’autres pays, particulièrement dans certaines régions d’Afrique, d’Inde et de l’Asie du Sud-Est, l’accès aux produits d’hygiène féminine, surtout les produits jetables, est très limité. Les femmes de ces régions se servent habituellement de tissu réutilisable pour absorber le sang menstruel, mais elles n’ont pas toujours les installations ou les produits nettoyants adéquats pour nettoyer convenablement les tissus souillés. Dans les pays où ces produits sont facilement accessibles, l’accès à ces produits peut tout de même être difficile, en particulier pour les femmes vivant dans la pauvreté ou pour les femmes sans-abri. Les refuges pour sans-abri se concentrent davantage à offrir des repas et des vêtements, alors les produits d’hygiène féminine ne sont pas présentés comme une priorité aux donneurs.
L’accès limité aux produits d’hygiène féminine peut se traduire par des filles et des jeunes femmes qui s’absentent de l’école. Ce problème majeur est bien connu dans certaines collectivités d’Asie et d’Afrique, mais également dans certaines parties du Canada. De plus, certaines écoles dans diverses régions d’Afrique n’ont pas les installations nécessaires afin que les filles changent leur produit d’hygiène; elles ne peuvent donc pas aller à l’école lorsqu’elles ont leurs règles.
Un meilleur accès aux produits d’hygiène féminine dans les pays développés et dans les pays en développement est un enjeu qui nécessite une grande sensibilisation et davantage de ressources. L’amélioration de l’expérience des menstruations pour les femmes partout dans le monde exigera des efforts coordonnés de la part des responsables de l’élaboration des politiques dans chaque pays, du secteur privé et des activistes pour les droits des femmes.