Bien qu’il n’y ait pas de véritable remède à l’endométriose, il existe plusieurs options thérapeutiques qui peuvent aider à freiner la progression de la maladie et à traiter les symptômes.

Les options de traitement tiennent compte de l’âge, de l’intensité des symptômes, de l’évolution de l’endométriose, des autres médicaments pris (y compris les médicaments hormonaux) et des objectifs de planification familiale. Même s’il y a beaucoup d’options de traitement, vous pourriez devoir en essayer plusieurs pour trouver celui qui convient le mieux.

Traitement hormonal

Il existe plusieurs options de traitement hormonal pour aider à soulager les symptômes de l’endométriose et à freiner la progression de la maladie. Il est important de discuter des avantages, des effets indésirables et des effets à long terme de chaque option avec votre prestataire de soins pour déterminer la meilleure option pour vous.

Les traitements hormonaux peuvent être utilisés pour soulager les symptômes liés à l’endométriose. Le plus souvent, il faut deux à trois mois pour voir si les médicaments sont efficaces. Les options de traitement hormonal sont les suivants :

  • Les contraceptifs hormonaux combinés (comme la pilule, le timbre ou l’anneau) constituent un des traitements de l’endométriose les plus utilisés. Ces méthodes contraceptives peuvent réduire la douleur causée par l’endométriose, en particulier pendant les menstruations. Si vous souffrez de crampes menstruelles intenses, votre médecin peut vous prescrire la contraception hormonale combinée en continu (c’est-à-dire en ne faisant pas de pause de sept jours sans hormones), pour empêcher les menstruations.
  • Un traitement progestatif, comme un contraceptif à progestatif seul, un médicament oral (ex., diénogest ou acétate de noréthindrone) ou une injection, peut contribuer à atténuer les effets de l’œstrogène qui stimule la croissance des lésions d’endométriose. Les médicaments oraux (non contraceptifs) prescrits pour réduire les symptômes de l’endométriose peuvent ne pas être efficaces pour la contraception. En ce sens, il faut les combiner à une méthode contraceptive de barrière pour éviter une grossesse imprévue.
  • Un dispositif intra-utérin (stérilet) peut être recommandé si la contraception hormonale combinée ou le traitement progestatif ne soulage pas efficacement vos symptômes. Le stérilet hormonal est une méthode contraceptive réversible à action prolongée. Ce dispositif en forme de T libère un type de progestatif qui s’oppose aux effets de l’œstrogène de la même manière que les autres traitements progestatifs. Le stérilet hormonal peut fournir un traitement continu pendant huit ans ou jusqu’à ce qu’il soit retiré par un prestataire de soins. Il s’agit d’un traitement très efficace, car il fait cesser les menstruations et freine la progression de l’endométriose. C’est aussi une méthode contraceptive hautement efficace. POUR EN SAVOIR PLUS SUR LES STÉRILETS, CLIQUEZ ICI ET ICI.
  • Les agonistes de la gonadolibérine (GnRH) avec traitement substitutif, administrés par injection ou vaporisateur nasal, entraînent aussi l’arrêt des menstruations et peuvent soulager les symptômes de l’endométriose. Les effets indésirables des agonistes de la GnRH sont semblables à ceux de la ménopause (perte de densité minérale osseuse, bouffées de chaleur, sautes d’humeur, sécheresse vaginale, etc.).
  • Les antagonistes de la GnRH peuvent aussi être recommandés pour traiter les symptômes douloureux dus à l’endométriose. Ils réduisent le taux d’œstrogène dans le corps. Les effets indésirables peuvent être semblables à ceux des agonistes de la GnRH.
  • Le danazol était auparavant une des options les plus utilisées dans le traitement médicamenteux de l’endométriose. Il s’agit d’un médicament oral qui empêche les menstruations. Toutefois, en raison des effets indésirables associés et de l’arrivée d’autres traitements hormonaux, il est rarement recommandé comme traitement à long terme.

Traitement chirurgical

Lorsque les symptômes d’endométriose persistent malgré les médicaments ou les autres formes de traitement, une intervention chirurgicale visant à éliminer la lésion d’endométriose et le tissu cicatriciel peut s’avérer utile. La chirurgie peut aussi être recommandée si l’endométriose est très étendue (atteinte des intestins, de la vessie, de l’utérus ou des nerfs), s’il y a présence de kystes d’endométriose sur un ovaire ou les deux, si le diagnostic est trop incertain pour procéder à un traitement ou si vous présentez une infertilité.

Plusieurs techniques peuvent être utilisées lors d’une intervention chirurgicale pour retirer les lésions d’endométriose et les tissus cicatriciels. La méthode choisie par le prestataire de soins dépend de l’étendue de l’endométriose et de son emplacement. L’ablation consiste à retirer les tissus en les grattant ou en les brûlant. Cette technique, bien qu’elle puisse être utile pour enlever les lésions superficielles, ne permet pas toujours d’enlever tout le tissu à retirer. L’excision consiste à enlever les tissus en coupant la lésion entière. Pour cette raison, cette technique est souvent choisie en cas d’endométriose profondément invasive ou d’endométriose touchant d’autres organes. Dans certains cas, l’hystérectomie peut être abordée comme option de traitement. Si certaines personnes ne ressentent aucun symptôme après la ménopause ou une hystérectomie, ce n’est pas le cas de tout le monde.

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La chirurgie n’est pas efficace pour tout le monde et doit être pratiquée par un gynécologue spécialisé en endométriose. Si certaines personnes voient leurs symptômes s’atténuer après l’intervention, d’autres verront l’endométriose réapparaître. Comme toutes les interventions chirurgicales comportent un certain risque, la chirurgie n’est pas recommandée pour toutes les personnes atteintes d’endométriose. Votre prestataire de soins vous recommandera probablement des options de traitement non chirurgical en premier.

Autres options de traitement de la douleur

La façon de ressentir la douleur et de voir le traitement de la douleur varie d’une personne à l’autre. La façon dont vous choisissez de gérer la douleur peut dépendre des coûts, des options offertes dans votre région, des prestataires en qui vous avez confiance, de vos convictions et de vos valeurs. Le choix dépendra aussi de ce que vous avez trouvé efficace ou ce qui a aggravé les symptômes d’endométriose dans le passé.

Les traitements médicamenteux non hormonaux possibles sont les suivants:

  • Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont des médicaments peu coûteux, offerts en vente libre et ne créant aucune dépendance. Ils soulagent la douleur et réduisent l’inflammation. Les AINS les plus fréquents sont l’ibuprofène, l’aspirine et le naproxène. L’utilisation à long terme d’AINS peut entraîner des saignements gastro-intestinaux. Il est donc important de consulter un prestataire de soins de confiance pour discuter de l’utilisation adéquate de ces médicaments.
  • Des médicaments ayant une activité antalgique (ou antidouleur), comme des antidépresseurs, peuvent aussi être recommandés. Bien qu’ils soient principalement utilisés pour traiter la dépression, il s’avère que les antidépresseurs agissent sur la façon dont le corps gère la douleur.
  • Les opioïdes peuvent être efficaces pour soulager la douleur à court terme ou après une intervention chirurgicale, mais ils créent une dépendance et peuvent augmenter le risque de douleur, de constipation, de dépression et d’anxiété. Les opioïdes peuvent causer de la somnolence et nuire à la capacité de conduire en toute sécurité ou d’opérer de la machinerie lourde. De même, il est important de consulter votre médecin si vous êtes enceinte (ou si vous envisagez de le devenir), car les opioïdes peuvent avoir des effets sur le développement du fœtus.
  • Le cannabis peut aider à soulager les symptômes de l’endométriose, notamment les symptômes gastro-intestinaux, la douleur et l’humeur. Les mécanismes de soulagement de la douleur associés au cannabis ne sont pas entièrement compris, et l’efficacité peut varier en fonction de la méthode d’ingestion ou des quantités de THC et de CBD consommées. Le cannabis peut nuire à la capacité de conduire en toute sécurité ou d’opérer de la machinerie lourde. Il est important de consulter votre médecin si vous êtes enceinte (ou si vous envisagez de le devenir), car le cannabis peut avoir des effets sur le développement du fœtus. CLIQUEZ ICI POUR OBTENIR DE L’INFORMATION SUR LE CANNABIS ET LA GROSSESSE.

Certaines options de traitement non médicamenteux peuvent également être utiles. En voici quelques-unes :

  • Chaleur: Une bouillotte, un coussin chauffant ou une serviette chaude sur l’abdomen ou au bas du dos peuvent soulager la douleur.
  • Neurostimulation transcutanée (TENS): Un petit appareil qui envoie de légères impulsions électriques à travers la peau pour stimuler les nerfs. En général, les appareils sont portables et disposent de plusieurs réglages permettant d’ajuster la fréquence, la durée et l’intensité des impulsions.
  • Physiothérapie : La physiothérapie peut aider à renforcer les muscles du plancher pelvien en mettant notamment l’accent sur la santé pelvienne. Un physiothérapeute peut aussi proposer des techniques de relaxation et des exercices pour atténuer la douleur et mieux la gérer.
  • Counselling : Le counselling peut servir à développer des techniques de pleine conscience pour atténuer le stress et la douleur chronique, à s’outiller pour calmer le système nerveux ainsi qu’à mieux gérer l’anxiété, la dépression et d’autres émotions intenses comme le chagrin pouvant découler des conséquences de la douleur et des deuils à faire.

Des changements au mode de vie (dont l’alimentation et l’exercice physique) peuvent atténuer certains symptômes. Il n’existe aucun régime alimentaire ni aucun programme d’exercices qui convienne à tout le monde. Il peut être bénéfique d’augmenter la consommation de fruits et légumes, de consommer du poisson quelques fois par semaine et de réduire sa consommation de viande et d’alcool. L’exercice physique peut aussi être bénéfique et contribuer à améliorer la santé générale. Le corps est alors mieux préparé pour gérer le stress lié à l’endométriose.

D’autres techniques pourraient aussi s’avérer bénéfiques, comme l’acupuncture et la massothérapie. Il est utile d’explorer diverses options de gestion de la douleur et de réfléchir aux options pouvant soulager la douleur et améliorer les symptômes de l’endométriose, mais aussi de réfléchir à celles qui aggravent les symptômes.

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